FORMATION ET QUALIFICATION DES MECANICIENS PRIVES

Une question qui mérite d'être précisée pour tous ceux qui ignorent les conditions draconiennes imposées aux mécanos SNCF tout au long de leur carrière!
J'ai quelques questions qui méritent une réponse :

1- comment sont formés les mécanos privés?
2- qui valide leur formation?
3- quelles règles leurs sont appliquées en temps de conduite?
4- qui vérifie les bandes des marches?
5-

Merci à ceux qui pourront apporter des précisions!!

Nous avons des mecanos sur le forum...

Oui et j'aimerai bien qu'ils nous donnent leur avis, et aussi connaitre les règles qui sont imposées à ces compagnies privées!!

Bonjour , étant ancien mécano privé pour le compte d'un train touristique dans le cadre d'un chantier école en 2001 et 2002 , je pourais peut étre vous donner quelques infos sur la façon dont j'ai eu ma formation et mes habilitations pour la conduites du matèriel en ligne sous convention ( ligne RFF classée 9 AV ) !

C'est surtout la formation des mécanos roulant sur lignes classiques et qui sont dans des sillons de marches SNCF qui m'intéressent!
Merci de la proposition, mais le protocole association, j'ai connu!

uic 9 av étonnant je pensais que 7 à étaient sv

7 à 9 pardon

Merci de mettre en clair les contenus!!

C'est la codification quand il y a une convention tripartie entre RFF , la SNCF et un train privé à vocation de transport de voyageurs ( AV = avec voyageurs et SV = sans voyageurs .) !

d'accord donc possible pour un touristique pour le 9 av

Pour comprendre il faut les "textes", merci!!

Pour Rivesaltes - St Martin Lys, j'ai 9SV. Un train touristique n'est pas un train de voyageurs au sens administrativement ferroviaire. La ligne est fermée au trafic voyageurs.
Pour en revenir au sujet je disais que nous avons sur le forum des conducteurs SNCF et privés.Dans le domaine du temps de travail à la SNCF il y a une réglementation régie par le fameux RH077. Chez les privés elle est differente. Par exemple chez certains privés le conducteur peut enchainer 3 découchés (RHR) en suivant sans avoir un repos à la residence, c'est à dire chez lui. Et ce repos à la residence est de 12 h alors qu'à la SNCF c'est 14h...

Merci, mais c'est aussi sur la réglementation et le contrôle des connaissances à la conduite que je cherche à connaitre ce qui est appliqué!

Bonjour,
En ce qui concerne les formations, elles respectent les règles édictées par l'EPSF et les centre SNCF sont bien habilités à former tout type de conducteur y compris à monter des stages de formation pour les concurrents. Ce dont ils ne peuvent se priver car c'est lucratif. Hélas peu de demande. Le sport national est de débaucher des SNCFou des VFLI ou embaucher des retraités. il y aurait même des SNCF qui poseraient des RTT pour rouler ailleurs. Cherchez l'erreur. Des noms des noms......
D'autres compagnies ont des centres de formation, dont Eurotunnel et ECR.
Aprés les bases de formation, il y a la formation sur les engins et les connaissances de lignes.
Des structures hors du ferroviaire sont en recherche d'habilitation dont AFT AFTIM qui sait déjà former des agents au sol.

Pour les temps de conduite, c'est la convention collective des chemins de fer qui s'applique et qui est légèrement différente des règlementations SNCF.

Pour les lectures de tachro, Masteris peut lire sur ses bornes l'ensemble des cassettes normalisées. C'est intéressant pour les petites compagnies qui évitent ainsi l'achat d'une borne.
Je crois que Nîmes et Toulouse sont équipés pour les petits du sud, installés ou à venir.

Au fait, il y a même des autoentrepreneurs au manche parfois.

Merci Robert! La connaissance de ligne est aussi un élément important! Quel est l'organisme qui vérifie que le conducteur du train IDF -Roussillon ou Pays Basque est bien habilité sur ces lignes, quid des indispos de dernier moment, je serai curieux de savoir comment cela est géré!

Pour les habilitations en connaissance de ligne, il existe un protocole interne de formation au sein de chaque entreprise. Ce protocole est préalablement validé par l'EPSF.
C'est l'EPSF qui par des contrôles périodiques est habilitée à confirmer si ces protocoles sont respectés et appliqués, les fautes d'applications, la cohérence des correctifs apportés au manquements constatés.
La sanction peut aller jusqu'au retrait du certificat de sécurité.
L'EPSF est très exigent et dispose d'un niveau très élevé pour ses compétences règlementaires et terrain....

Pour tout ce qui est ponctuel, ralent trx, diverses consignes que le mécano SNCF consulte habituellement à la"Feuille", comment les privés le gèrent-ils?

Toute EF est abonnée à la base de données mise à jour par RFF qui reprend et signale en direct tous les incidents et les restrictions particulières aux RT...
Donc les mises à jour sont systématiquement transmises à toutes les EF.
pour exemple lors d'un Mauzinage, si à l'inspection la vitesse de précaution est Vitesse 0 (Arrêt de toute circulation), la consigne est diffusée de manière immédiate aux EF en sus des agents locaux qui appliquent la consigne au sol.
Une fois reçue, l'information fait l'objet d'une diffusion aux agents de conduite suivant un protocole établit par l'EF et validé par l'EPSF lors de sa validation du dossier afférent à la demande de certificat de sécurité.
La matérialisation par le bureau de la feuille est une image anté informatique
Cette pratique est aussi vérifiée par l'EPSF lors de ses contrôles.

C'était bien sympa la feuille, avec le coin café avant de partir à la machine!!

J'ai visité la "feuille" d'un privé, en plein centre (enfin presque) de Toulouse, dans un vieil appartement qui pourrait etre le cabinet d'un medecin. Par la fenetre, vision de circulation urbaine, très differente d'un grill garni de locs ! Il y avait un autre privé qui avait la sienne en zone industrielle, partageant son immeuble avec d'autres sociétés non ferroviaires. Mais il y avait toujours une machine à café, en attendant le taxi...
raymond

Oui toute autre ambiance! Et les contacts avec les mécanos privés comment sont-ils?

Bonjour Raymond, je vois très bien les bureaux locaux faisant aussi office de feuille....

Rue Raymond IV, tu as pas loin une Cambuse tenue par un ancien conducteur TGV de Marseille: La Tratoria.
A Euro Centre, c'est quand même dans une gare qui n'a jamais vu circuler de wagons sur ses voies neuves. Entre nous c'est indirectement Chez la Grande Maison.....si on parle de DECOR comme adresse....

Merci Robert, j'irai faire connaissance de la Tratoria.
Dans l'ensemble, les contacts avec les "privés" sont plus chaleureux. Il est vrai qu'à chaque fois, je me suis présenté comme étant "un ancien d'en face".
raymond.

Bonjour,
Tosque, retraité, et bien loin du "théâtre des opérations", je n'ai même aucune idée des conditions de formation actuelles, des agents de conduite.

Je me permettrai néanmoins de vous donner mes toutes dernières impressions de formateur, (SNCF), au dépôt d'Hendaye en 2003, en relevant déjà à l'époque quelques évolutions, à mes yeux en tout cas, contestables.

_ Le savoir :
Pour des raisons économiques que chacun peut comprendre, la somme de connaissances à assimiler en un temps déterminé, était excessivement dense, et seuls des agents bénéficiant d'une mémoire performante, et surtout d'un cadre familial et privé privilégié, pouvaient réellement émerger dans ces études. La cadence imposée par le programme était tel, que j'avais des difficultés à hiérarchiser l'important de l'accessoire.

_Le savoir faire:
La fin de la fonction d'aide conducteur, qui permettait déjà aux futurs candidats à la conduite, d'assister en direct à ce qu'il fallait faire, ou ne pas faire, a été, si j'ose dire, compensée, par l'évolution technologique des engins. Ces derniers, pilotés par microprocesseurs reçoivent les informations du conducteur, au même titre, et au même niveau de traitement, qu'ils intègrent la valeur vitesse, tension-ligne, glissement roue-rail, etc.., toutes choses dévolues au conducteur naguère, dont il est, aujourd'hui, amplement déchargé.
Demeure l'aspect freinage, fondamental, ainsi que les situations complexes, scabreuses, ou risquées auxquelles le stagiaire n'aura pas l'occasion, compte tenu des quelques semaines de stage sur le terrain, de vraiment appréhender. (Autrefois, on ne pouvait pas tout expérimenter non plus !).
Je suis de ceux qui croient aux vertus du simulateur, utilisé de façon pédagogique, j'allais dire ludique.
Bref, pour résumer, là encore cela va très vite, et on constatait, des incidents, par défaut de maturité, assez significatifs.

_Le savoir-être:
Le fameux comportement de sécurité incontournable, n'est pas une qualité naturelle chez la plupart d'entre nous. Or, l'acquérir et se l'approprier relève d'un long travail sur soi, (comme l'on dit dans certains milieux). C'est dans la durée, que s'installent la motivation, l'imprégnation, la bonne attitude devenue naturelle, l'anticipation salutaire ou le réflexe indispensable, au "traitement" d'une situation-sécurité.
C'est à ce niveau que j'étais le plus soucieux. Le rôle dévolu à l'encadrement, de plus en plus loin du terrain, ne favorise pas ce savoir-être, si bien que ne reste, pour compenser, qu'une politique de coercition systématique, qui rend la sécurité "antipathique" et triste !

Voilà quelques réflexions limitées, sur un sujet difficile, dont je ne sais dans quel état d'esprit, les "privés" se sont inscrits.

Quant aux nouvelles mesures de management de la sécurité, précisées par Intermodalité, aujourd'hui complètement institutionnalisées, et rendues indispensables, je ne suis pas totalement sûr qu'elles garantissent un niveau de sécurité aussi important que certains veulent bien le dire, mais en revanche, elles fonctionnent très bien pour disculper l'entreprise de toute responsabilité, en cas d'accident. Nul n'est parfait, on le sait bien .

A bientôt !