Ligne Lannemezan - Arreau dans la Vie du Rail dans les années 1980.
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Ligne Lannemezan - Arreau dans la Vie du Rail dans les années 1980.
Article de la Vie du Rail en 1980 par B. Collardey
De M. E. Boisseau 34100 Montpellier
• Ligne de Lannemezan à Arreau-Cadéac situation et activités
Ouverte le 1er août 1897 par la Compagnie du Midi, cette artère à voie unique de 25 km constitue l’une des huit antennes pyrénéennes, greffées sur la grande transversale Toulouse-Bayonne.
Elle a été une des dernières lignes mises en service, avant celle de Boussens à Saint-Girons en 1902, et les deux transpyrénéens Oloron-Canfranc, Ax-les-Thermes-Puigcerda, datant de 1928/1929.
L’euphorie qui s’est manifestée en faveur des liaisons ferroviaires transpyrénéennes dans le troisième tiers du XIXe siècle de part et d’autre des Pyrénées, avait donné lieu à l'établissement de deux projets, ayant Arreau-Cadéac pour origine.
Tous deux se rejoignaient à Salinas en Espagne et devaient, de là, se raccorder à la ligne Barbastro-Lerida.
L’un et l’autre, désignés Salcort et La Paz, devaient franchir la barrière pyrénéenne par de très longs tunnels, encadrés de sévères rampes d’accès.
Ceci aurait demandé des investissements considérables.
Ils ont été définitivement écartés vers 1900, lorsque le choix s’est définitivement porté sur les percées occidentale et orientale du Somport et du Puymorens.
Située exclusivement dans le département des Hautes Pyrénées, cette artère s’élève d’abord dans les landes du vaste plateau de Lannemezan, puis redescend, après Labarthe, sur la vallée d'Aure, drainée par la Neste d’Aure, continuant jusqu’à Arreau, dans un paysage moyennement montagneux fait de bois et de prairies.
De là, on atteint par la route, les cols d’Aspin, de Peyresourde, la station de sports d’hiver de Saint-Lary et la réserve lacustre du Néouvielle.
Assez sinueuse, cette ligne a un profil de dureté moyenne, les rampes n’excédant pas 15 %o.
Partant de la cote 613 à Lannemezan, le rail culmine à la côte 649 à Labarthe Avezac, redescend à 607 m à Hèches et s’élève jusqu’à 703 m au terminus d'Arreau-Cadéac.
Il existait à l’origine trois gares intermédiaires avec voie d’évitement : Labarthe Avezac, Hèches et Sarrancolin et deux haltes : Lortet et Rebouc.
Non équipée de signalisation, la ligne a été dotée d’une caténaire expérimentale 12 000 V 16 2/3 Hz en 1917, comme ses voisines de Pierrefitte et Bagnères de Bigorre.
Très tôt donc, la traction vapeur a cessé sur cette artère pyrénéenne.
En 1923, à la suite de l’adoption à l’échelle nationale du 1 500 V, elle a bénéficié de cette tension, les sous-stations de traction de Lannemezan et d’Arreau, distribuant le courant reçu directement de la centrale d’Eget sur la Neste de Complan, dans le massif de Néouvielle.
Le service voyageurs a alors été confié à des automotrices Midi Z 23002 à 15 ou à des fourgons automoteurs Z 23200 tractant une ou plusieurs voitures du parc.
Après la dernière guerre, il existait trois ou quatre aller et retour omnibus quotidiens et une circulation marchandises remorquée par BB 4200.
Dans les années 1960, l’affaiblissement du service voyageurs dû à la concurrence automobile a entraîné l’introduction d’autorails FNC puis unifiés 150 ch à certains trains.
Le 2 mars 1969, la desserte voyageurs était supprimée, et remplacée par un service d’autocars affrétés.
Aujourd’hui, il existe trois AR journaliers (quatre l’été) reliant Lannemezan à Arreau en 35 mn, avec arrêts dans les localités intermédiaires et à plusieurs carrefours.
Ils sont en correspondance assez étroite à Lannemezan avec les express de et vers Toulouse, avec un délai d’attente plus long, dans certains cas, pour la direction de Tarbes.
Plusieurs courses sont prolongées sur la station d’altitude de Saint-Lary, très fréquentée l’hiver par les skieurs.
Aujourd’hui, cette ligne est gérée par la région de Toulouse.
Le tronçon terminal compris entre le PK 139,781 (EP de la SOFREM au sud de Sarrancolin). et la gare d’Arreau au PK 145,5, est neutralisé depuis 1969.
Toutefois, la caténaire reste en charge, car elle fonctionne comme feeder depuis la sous-station d‘Arreau.
Seul, le parcours Lannemezan-Sarrancolin est donc exploité selon le régime « trafic restreint », l'engagement des circulations étant réglé par la gare de Lannemezan.
Trois usines importantes contribuent à lui donner un bon niveau de trafic : UGK et Aluminium Péchiney, greffés au PK 124,603 au nord de Labarthe et la SOFREM à Sarrancolin (1).
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Photo La vie du Rail : Formation d’un train de desserte sur l’embranchement particulier Ugine-Kuhlmann à Labarthe-Avezac
Les dessertes marchandises sont organisées de la façon suivante :
=> En matinée, un AR Lannemezan-Labarthe, du lundi au vendredi ;
=> L'après-midi, un AR Lannemezan-Sarrancolin, avec arrêt au retour à Labarthe, les mardis et jeudis,
un AR Lannemezan-Labarthe, les lundis, mercredis, vendredis.
Leur remorque est assurée par des BB 4200 ou 8500 du dépôt de Toulouse, qui admettent en simple traction 650t de Lannemezan à Labarthe, 560t de Labarthe à Sarrancolin, 560t et 800t en sens inverse.
Certains transports : bauxite, alumine, coke à l’arrivée, ammoniaque au départ s’effectuant en trains complets, leur acheminement oblige, soit d’avoir recours à l’UM, soit au fractionnement en deux ou trois rames, avec rétention à Lannemezan.
A l’exception des marchandises, minoritaires, venant et allant vers Bayonne, Le Boucau et Hendaye, le gros du trafic est dirigé vers Toulouse.
Le tableau ci-dessous, indique les tonnages traités par les deux gares de la ligne :
Ugine Kühlmann fabrique fabrique des engrais, acides et produits chimiques. Il reçoit du coke de Carmaux, de l’acide sulfurique.
Les 2/3 de la production d’engrais sont écoulés par fer, sur le marché intérieur et l’exportation.
Aux expéditions, on note aussi du nitrate d’ammoniac, des gaz liquéfiés, de l’acide nitrique, du clinker, du noir minéral, des produits chimiques, etc.
De son côté, Aluminium-Péchiney reçoit diverses matières premières, notamment de l’alumine venant de Gardanne, du coke d’Allemagne et des produits chimiques.
La fabrication d’aluminium est enlevée en partie par le fer, notamment vers l’exportation : Chine, Israël, Europe centrale via les ports de Bordeaux Marseille, Le Havre.
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Photo La vie du Rail : La dernière gare de la ligne depuis 1969 : Sarrancolin, qui dessert l'embranchement Sofrem.
Quant à la Sofrem (Société française d’électrochimie) chargée de la fabrication de ferro siliciums et abrasifs, son trafic est plus modeste et déséquilibré, il concerne à l’arrivée de la bauxite importée par Fos ou Bayonne.
Au départ, les remises sont infimes a cause de la concurrence routière, une part du tonnage étant toutefois reprise par Novatrans au départ de Toulouse vers Paris et la région lyonnaise.
(1) La gare d’Hèches n’assure plus aucun trafic.
Bernard COLLARDEY
De M. E. Boisseau 34100 Montpellier
• Ligne de Lannemezan à Arreau-Cadéac situation et activités
Ouverte le 1er août 1897 par la Compagnie du Midi, cette artère à voie unique de 25 km constitue l’une des huit antennes pyrénéennes, greffées sur la grande transversale Toulouse-Bayonne.
Elle a été une des dernières lignes mises en service, avant celle de Boussens à Saint-Girons en 1902, et les deux transpyrénéens Oloron-Canfranc, Ax-les-Thermes-Puigcerda, datant de 1928/1929.
L’euphorie qui s’est manifestée en faveur des liaisons ferroviaires transpyrénéennes dans le troisième tiers du XIXe siècle de part et d’autre des Pyrénées, avait donné lieu à l'établissement de deux projets, ayant Arreau-Cadéac pour origine.
Tous deux se rejoignaient à Salinas en Espagne et devaient, de là, se raccorder à la ligne Barbastro-Lerida.
L’un et l’autre, désignés Salcort et La Paz, devaient franchir la barrière pyrénéenne par de très longs tunnels, encadrés de sévères rampes d’accès.
Ceci aurait demandé des investissements considérables.
Ils ont été définitivement écartés vers 1900, lorsque le choix s’est définitivement porté sur les percées occidentale et orientale du Somport et du Puymorens.
Située exclusivement dans le département des Hautes Pyrénées, cette artère s’élève d’abord dans les landes du vaste plateau de Lannemezan, puis redescend, après Labarthe, sur la vallée d'Aure, drainée par la Neste d’Aure, continuant jusqu’à Arreau, dans un paysage moyennement montagneux fait de bois et de prairies.
De là, on atteint par la route, les cols d’Aspin, de Peyresourde, la station de sports d’hiver de Saint-Lary et la réserve lacustre du Néouvielle.
Assez sinueuse, cette ligne a un profil de dureté moyenne, les rampes n’excédant pas 15 %o.
Partant de la cote 613 à Lannemezan, le rail culmine à la côte 649 à Labarthe Avezac, redescend à 607 m à Hèches et s’élève jusqu’à 703 m au terminus d'Arreau-Cadéac.
Il existait à l’origine trois gares intermédiaires avec voie d’évitement : Labarthe Avezac, Hèches et Sarrancolin et deux haltes : Lortet et Rebouc.
Non équipée de signalisation, la ligne a été dotée d’une caténaire expérimentale 12 000 V 16 2/3 Hz en 1917, comme ses voisines de Pierrefitte et Bagnères de Bigorre.
Très tôt donc, la traction vapeur a cessé sur cette artère pyrénéenne.
En 1923, à la suite de l’adoption à l’échelle nationale du 1 500 V, elle a bénéficié de cette tension, les sous-stations de traction de Lannemezan et d’Arreau, distribuant le courant reçu directement de la centrale d’Eget sur la Neste de Complan, dans le massif de Néouvielle.
Le service voyageurs a alors été confié à des automotrices Midi Z 23002 à 15 ou à des fourgons automoteurs Z 23200 tractant une ou plusieurs voitures du parc.
Après la dernière guerre, il existait trois ou quatre aller et retour omnibus quotidiens et une circulation marchandises remorquée par BB 4200.
Dans les années 1960, l’affaiblissement du service voyageurs dû à la concurrence automobile a entraîné l’introduction d’autorails FNC puis unifiés 150 ch à certains trains.
Le 2 mars 1969, la desserte voyageurs était supprimée, et remplacée par un service d’autocars affrétés.
Aujourd’hui, il existe trois AR journaliers (quatre l’été) reliant Lannemezan à Arreau en 35 mn, avec arrêts dans les localités intermédiaires et à plusieurs carrefours.
Ils sont en correspondance assez étroite à Lannemezan avec les express de et vers Toulouse, avec un délai d’attente plus long, dans certains cas, pour la direction de Tarbes.
Plusieurs courses sont prolongées sur la station d’altitude de Saint-Lary, très fréquentée l’hiver par les skieurs.
Aujourd’hui, cette ligne est gérée par la région de Toulouse.
Le tronçon terminal compris entre le PK 139,781 (EP de la SOFREM au sud de Sarrancolin). et la gare d’Arreau au PK 145,5, est neutralisé depuis 1969.
Toutefois, la caténaire reste en charge, car elle fonctionne comme feeder depuis la sous-station d‘Arreau.
Seul, le parcours Lannemezan-Sarrancolin est donc exploité selon le régime « trafic restreint », l'engagement des circulations étant réglé par la gare de Lannemezan.
Trois usines importantes contribuent à lui donner un bon niveau de trafic : UGK et Aluminium Péchiney, greffés au PK 124,603 au nord de Labarthe et la SOFREM à Sarrancolin (1).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Photo La vie du Rail : Formation d’un train de desserte sur l’embranchement particulier Ugine-Kuhlmann à Labarthe-Avezac
Les dessertes marchandises sont organisées de la façon suivante :
=> En matinée, un AR Lannemezan-Labarthe, du lundi au vendredi ;
=> L'après-midi, un AR Lannemezan-Sarrancolin, avec arrêt au retour à Labarthe, les mardis et jeudis,
un AR Lannemezan-Labarthe, les lundis, mercredis, vendredis.
Leur remorque est assurée par des BB 4200 ou 8500 du dépôt de Toulouse, qui admettent en simple traction 650t de Lannemezan à Labarthe, 560t de Labarthe à Sarrancolin, 560t et 800t en sens inverse.
Certains transports : bauxite, alumine, coke à l’arrivée, ammoniaque au départ s’effectuant en trains complets, leur acheminement oblige, soit d’avoir recours à l’UM, soit au fractionnement en deux ou trois rames, avec rétention à Lannemezan.
A l’exception des marchandises, minoritaires, venant et allant vers Bayonne, Le Boucau et Hendaye, le gros du trafic est dirigé vers Toulouse.
Le tableau ci-dessous, indique les tonnages traités par les deux gares de la ligne :
Arrivages | Expéditions | |
Labarthe Av. | 176 385 t | 160 258 t |
Sarrancolin | 37 924 t | 1 491 t |
Ugine Kühlmann fabrique fabrique des engrais, acides et produits chimiques. Il reçoit du coke de Carmaux, de l’acide sulfurique.
Les 2/3 de la production d’engrais sont écoulés par fer, sur le marché intérieur et l’exportation.
Aux expéditions, on note aussi du nitrate d’ammoniac, des gaz liquéfiés, de l’acide nitrique, du clinker, du noir minéral, des produits chimiques, etc.
De son côté, Aluminium-Péchiney reçoit diverses matières premières, notamment de l’alumine venant de Gardanne, du coke d’Allemagne et des produits chimiques.
La fabrication d’aluminium est enlevée en partie par le fer, notamment vers l’exportation : Chine, Israël, Europe centrale via les ports de Bordeaux Marseille, Le Havre.
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Photo La vie du Rail : La dernière gare de la ligne depuis 1969 : Sarrancolin, qui dessert l'embranchement Sofrem.
Quant à la Sofrem (Société française d’électrochimie) chargée de la fabrication de ferro siliciums et abrasifs, son trafic est plus modeste et déséquilibré, il concerne à l’arrivée de la bauxite importée par Fos ou Bayonne.
Au départ, les remises sont infimes a cause de la concurrence routière, une part du tonnage étant toutefois reprise par Novatrans au départ de Toulouse vers Paris et la région lyonnaise.
(1) La gare d’Hèches n’assure plus aucun trafic.
Bernard COLLARDEY
Dernière édition par Fabrice le 2017-05-23, 23:38, édité 6 fois
Fabrice- Expéditor Elite
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Localisation : Bayonne
Date d'inscription : 29/01/2012
Re: Ligne Lannemezan - Arreau dans la Vie du Rail dans les années 1980.
Ahhhh la fameuse grue à eau de Sarrancolin....
Voila pour cette petite ligne qui finit maintenant de mourir...
je ne peux pas dater l'article... il est découpé et sans numéro.
Voila pour cette petite ligne qui finit maintenant de mourir...
je ne peux pas dater l'article... il est découpé et sans numéro.
Dernière édition par Fabrice le 2016-11-17, 21:44, édité 1 fois
Fabrice- Expéditor Elite
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claude1- Posteur Mentor
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