Pk 629,1 : Gare d'Espalion (12)

Lors d'un récent voyage en Métropole, j'ai fait une visite à l'ancienne gare d'Espalion pour une restitution en modélisme. C'est l'occasion de retracer l'historique de cette gare terminus, située dans un très beau cadre naturel, dominé par les ruines du chateau de Calmont d'Olt.

La  petite ville d’Espalion est une ancienne sous-préfecture de l’Aveyron. Située dans la vallée du Lot, entre le Causse Comtal et les monts d’Aubrac, elle était autrefois reliée à Rodez le chef-lieu du département par une voie ferrée s’embranchant à Bertholène, sur la ligne principale de Rodez à Séverac-le-Château. Cette ligne de Bertholène à Espalion exploitée dès l’origine par la Compagnie du Midi, a été déclarée d'utilité publique le 24 juin 1897, mais elle n'a été mise en service que le 25 juin 1908, car le relief de la ligne nécessitait la construction de nombreux ouvrages d’art, tunnels et viaducs. A l’origine, cette ligne d’une longueur de 24 km devait se prolonger vers Aurillac, chef-lieu du département du Cantal, et la ligne avait été concédée au réseau du Paris-Orléans, mais à cause de la Guerre de 1914-1918 ce projet n’a pas abouti. Pas plus d'ailleurs que celui d’une voie ferrée reliant Espalion à Saint-Flour sur la ligne des Causses, concédée à la Compagnie du Midi.
Cette petite ligne d'Espalion à Bertholène a été fermée au service des voyageurs dès le 5 décembre 1938. Par contre, le trafic des marchandises s’est maintenu jusqu’au 27 septembre 1989. Après son déclassement intervenu en décembre 1992, cette ligne est maintenant devenue un parcours touristique pour des randonnées pédestres.
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La gare d'Espalion est située au point kilométrique (PK) 629,056 de la ligne de Bertholène à Espalion dont elle était le terminus. La gare aujourd'hui fermée à tout trafic ferroviaire, est devenue un centre de loisir municipal.  Le plan d’ensemble de la gare située en terminus, est intéressant puisqu’il comporte un bâtiment voyageur à trois portes, avec une annexe, une halle à marchandises accolée à cinq portes, une lampisterie-toilettes et une remise à locomotive à une voie. Sans compter un pont tournant…

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Dans la maison familiale de l'Aubrac, j'ai retrouvé des photos de cette gare, prises en 1988, peu avant la fermeture à tout trafic ferroviaire.

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Sur la voie de débord, stationnait encore un petit locotracteur à vapeur Cockerill...

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Justement, je voulais ce soir ouvrir un sujet sur cette gare que j'ai connue en activité à la fin des années 70! (enfin activité est un bien grand mot...)
Cette photo a été prise en 1980 si mes souvenirs sont bons.

Bonjour,

Superbes archives de ce petit bout de ligne inachevé , petit complement vu que j'avais la doc sous les yeux .

Profil de la ligne de 1936 .


Tableau de marche de divers trains.


et pour finir les horaires de 1926.



jb@+

66000 et son modeste train à Espalion:
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Beau sujet, mais en attendant de créer une ligne Bertholène-Espalion, je le déplace dans celui de la ligne Rodez-Séverac!

Merci de la contribution, vite la suite!

Splendide tout ça. Merci à tous.

Etonnant ce petit Cockerill ! Une pièce récupérée par un collectionneur ?

Bonsoir
Excellent sujet cette petite gare pour une reproduction en modélisme ,gare terminus avec possibilité de construire de beaux viaducs et tunnels avant de partir vers les coulisses
Un artisan Français fabrique actuellement les bâtiments en carton-bois découpé au laser ,c'est superbe
bonne réalisation

Superbes documents aubrac 15.
Je suis toujours impressionné de voir sur des cartes postales anciennes ou des photos, des wagons perpendiculaires aux voies principales, tellement cela serait improbable aujourd'hui.
En tout cas, un vrai sujet de modélisme en effet.
Pour JB, pourquoi qualifies-tu cette ligne d'inachevée? Parce qu'elle devait continuer vers Aurillac?

Frédéric

Le plan de voie montre que des projets existaient, ce qui est étonnant c'est de trouver une plaque tournante pour une ligne qui devait se poursuivre.
Cela me fait penser aussi à la ligne qui au départ d'Arreau-Cadéac devait aller à Saint-Lary, là aussi arrêt des travaux avec la guerre de 14.
Ce qui est imprssionnant c'est le nombre d'ouvrages réalisés pour une si petite ligne.
En tous les cas félicitations pour ces images du passé.
Claude1

Bonjour,

étant particulièrement concerné, quelques éléments de réponse au sujet de la 020 Cockerill :

Dans les années 80, des projets d'animations ferroviaires ont pris jour à Espalion sous formes associative et privatives. Deux 030 et cette Cockerill furent acquises par des collectionneurs privés ainsi que du matériel agricole et routier pour un éventuel musée.
Ces initiatives n'ayant pas abouti ces matériels ont changé de mains depuis et ont quitté Espalion.

Plus d'infos si vous le souhaitez, par messagerie privée

Cordialement
B. Olivié

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Merci à tous pour vos interventions très intéressantes et j'espère que nous allons retrouver la trace du locotracteur Cockerill presque 25 ans après la prise de la photo en gare d'Espalion.
Tram56, pour comparer avec le cliché de 1980, voici une vue prise pratiquement sous le même angle, en septembre 2012. Le côté des voies est devenu une aire de jeux. Les rails ont disparu et un remblaiement semble avoir été effectué.

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Pour répondre à Claude1, le profil difficile de la ligne nécessitait souvent une double traction dans le sens Espalion-Bertholène, d'où l'existence du pont tournant de 18 m pour remettre les locomotives dans le bon sens, en tête de la rame. Sur une CPA, on peut d'ailleurs voir une locomotive Engerth en cours de retournement.

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Le bâtiment de la gare comportant un B.V à trois portes et une annexe, ainsi qu'une halle à marchandises à cinq portes, a gardé son aspect monumental. C'est devenu la maison des loisirs d'Espalion sous le nom de "La Loco". Par contre, le bâtiment aurait besoin d'un bon ravalement ! La plateforme des voies est devenue une vaste prairie.

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Bonjour,
Oui Frederic c'est cela elle devait se prolonger jusqu'a Aurillac d'ailleurs c'est mentionné dans le texte , pour la Cockerill c'est une autre affaire , il y en a pas mal de sauvées et meme qui roulent mais pour celle la il faudrait plus d'infos pour y arriver , ce site relate pas mal de machines repandues dans plusieurs assocs .

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jb@+

Merci JB pour le lien.
Je pense que cette cockerill à chaudière verticale y est répertorié.
Je laisse le soin à Bernard (Lotaurail) de le préciser.
En tout cas, il y a en aveyron des petits trésors ferroviaire qu'il faut savoir dénicher .

Frédéric

Bonjour,

Je pense qu'elle est effectivement répertoriée sur ce site.

...

Le site ferroviaire de la gare d'Espalion qui avait été relativement préservé jusqu'à ces dernières années, s'est vu affublé d'une nouvelle construction moderne. Un rond-point occupe maintenant l'ancien emplacement de la lampisterie-toilettes de la gare et un coupon de rails à double champignon rappelle le souvenir de cette petite ligne oubliée.

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Il y a un siècle...
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Et aujourd'hui (Septembre 2012) !
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Il ne reste aucun vestige de la remise à locomotive et seul le modélisme peut maintenant restituer la plénitude de ce site ferroviaire, qui a connu autrefois une belle activité pour desservir les villages de la vallées du Lot (Estaing, Entraygues, St Côme) et le sud des Monts d'Aubrac (Laguiole).

Merci pour ces vues supplémentaires et les précisions sur la loco.

J'ai parfois eu l'occasion de discuter avec des mécanos de Capdenac ayant circulé sur la ligne d'Espalion jusqu'à sa fermeture.
Tous étaient unanimes qu'il s'agissait d'une très belle ligne.
Certaines anecdotes étaient fort sympas.

La revue "L'Echo du Rail" avait fait jadis une étude de cette ligne.

SF

Merci pour les images actuelles de la gare qui font un peu de peine à voir quand on a connu cette ligne en service. Je me souviens y avoir accompagné en camion (Unic à l'époque) un exploitant forestier chez qui je passais des vacances au début des années 70. On partait de plus haut qu'Entraygues, descendait dans la vallée du Lot par les petites routes sinueuses, et déchargeait au grappin les bois dans la cour de débord d'Espalion. J'étais ado, je n'avais comme appareil photo que mon instamatic 25, et je regrette bien ne pas avoir immortalisé cela!

Bonsoir,
cette ligne devait soit être prolongée sur Aurillac, soit sur St Flour et la chose n'était pas tout à fait tranchée. Mais le relief a traverser n'était pas simple; il existe des chroniques sur les sites de plusieurs villages entre Espalion et ces 2 autres villes que parlent ainsi de ce projet et des trajets en coche, puis bus incertains. Mais il serait trés intéressant de trouver de vraies infos sur les études de projets et de trajets, pour se faire une bonne idée.

Peu après la fermeture au trafic, selon une info receuillie à Rodez, un locotracteur HLP s'engagea sur la ligne et tomba sur PN goudronné par la DDE... Où était-il? je n'en sais rien...

Merci pour vos interventions et pour les anecdotes que vous nous faites partager.
Pour en terminer avec la description du site ferroviaire d'Espalion, voici un plan de la gare d'Espalion, tel qu'il apparait dans des documents de la défunte Compagnie du Midi.
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C'est sur la base de ce plan que j'ai fait réaliser la maquette de la gare d'Espalion en H0 par Architecture et Passion, un artisan qui en définitive a décidé de la commercialiser, car cette construction peut convenir à d'autres sites ferroviaires. Ce type de bâtiment un peu tardif sur le réseau de la Compagnie du Midi, se retrouve en effet (avec quelques variantes) dans les gares de lignes ouvertes après 1900, comme celle de Foix à Saint-Girons dans l'Ariège. Et il y a sans doute d'autres exemples.
Parmi les caractéristiques de ce type de bâtiment, on peut signaler la plus grande largeur des portes du B.V (2 m) par rapport aux modèles plus anciens, et des portes de halle à marchandises au linteau en poutre métallique (voir photo) et non en maçonnerie.

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Malgré mes recherches, je n'ai pas retrouvé le plan de la remise d'Espalion, ni celui du pont tournant de 18 mètres. Par contre la limite sud des installations ferroviaires marquée par un muret, est encore bien apparente.

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Pour répondre à damienf, j'ai lu que la ligne d'Espalion à Aurillac, via Montsalvy, avait été concédée au P.O, et celle d'Espalion à St Flour, via Laguiole et Chaudes-Aigues, à la Compagnie du Midi, mais je ne retrouve pas ce document. Je vais rechercher la copie de ce petit ouvrage qui traitait de l'implantation du chemin de fer en Aveyron, au début du siècle dernier. Faute de voie ferrée entre les lieux précités, des services d'autobus assuraient les liaisons entre les agglomérations. Ainsi les villages de Laguiole et Chaudes-Aigues étaient reliés à la ligne des Causses en gare de Saint-Flour, par un service de cars que l'on nommait communément "le courrier", car outre les voyageurs, il était également chargé d'acheminer les envois postaux.

j'avais trouvé ce genre de texte sur le net:http: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
et ça (c'est de là que je parlais de diligence): [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ;chapitre 1909
et quelques autres encore

Espalion - Aurillac en CdF UIC, sans passer par Capdenac en suivant la vallée du Lot et/ou Saint-Flour (par Chaudes-Aigues?), sachant qu'il y a 500 m de dénivelé entre Entraygues et Montsalvy et bien 700 du côté de Laguiole, je voudrais bien voir l'idée du tracé, qui de mon idée aurait dû grimper à Mur-de-Barrez pour sortir de la vallée du Lot via la vallée de la Truyère.

la solution semble passer par la vallée de la Boralde flaujacaise (qui se jette dans le Lot au village de Flaujac) laquelle remonte jusqu'aux monts d'Aubrac, a proximite de Laguiole. Cassuejouls semble être la gare de bifurcation et pour rejoindre ce village depuis la vallée citée, il fallait couper le plateau alentours de Laguiole par l'Ouest? Sinon, depuis Espalion, il est difficile d'expliquer l'orientation des installations de la gare, à moins qu'elle ne soit prévue en gare de rebroussement? Mails il n'y a pas non plus beaucoup de possibilités au Nord Ouest d'Espalion pour grimper sur les plateaux alentours, depuis la vallée trés encaissée à cet endroit.

Merci pour les informations et les liens vers des sites ayant évoqué le projet de chemin de fer en Aubrac et la desserte des villages par les services de diligences, puis d'autobus.
La brochure sur l'état des chemins de fer en Aveyron date de 1913, mais intéressé par la gare d'Espalion dans le cadre de mon projet de modélisme, je n'ai fait que la copie du paragraphe m'intéressant. Pour les nouvelles lignes envisagées au départ d'Espalion, une distinction est faite entre concession pour la ligne vers Aurillac et projet pour la ligne vers St Flour.
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D'après ce document, on apprend qu'à l'époque, la future ligne d'Espalion à Aurillac, passant par la vallée du Lot (Estaing, Entraygues) puis se dirigeant vers Montsalvy, avait déjà été déclarée d'utilité publique et concédée à la Compagnie du Paris-Orléans. Par contre, la ligne vers Saint-Flour faisait seulement l'objet d'un projet et aurait desservi Laguiole, Cassuéjouls, Vitrac et Chaudes-Aigues. D'après le rapporteur, il y avait une forte probabilité pour que la nouvelle ligne soit incorporée au réseau de la Compagnie du Midi.
Mais en raison du conflit intervenu en 1914 et des conséquences humaines et économiques catastrophiques qui en ont résulté, ces projets ne semblent pas avoir été suivis du moindre début d'exécution.

On a l'habitude de parler du crack de 1929, mais avant cela, il y avait eu déja plusieurs dévaluations et/ou cracks importants. Ces cracks ont à chaque fois eu des conséquences sur l'équipement en infrastructures du pays et sur la prospérité.
Sous l'empire, industrialisation et affairisme immobilier entraînent la faillite du secteur banquier, dont celle du crédit mobilier des frères Perreire, les fondateurs de notre compagnie du Midi. Moins de 10 ans aprés, c'est la guerre de 1870. Cela entraîne encore une dévaluation. Reconstruction, les colonies participent à redémarrer l'économie par leurs apports, mais la guerre de 14 entraîne à nouveau un effondrement de l'économie marchande avec de nouvelles dévaluations pendant et aprés.
La guerre est dure à digérer jusqu'au milieu des années 20, puis l'économie s'embale à nouveau, c'est 29.
Mais il faut savoir qu'à cette période, c'est l'abondance des chassis militaires cédés par les domaines, à bas prix, qui vont favoriser l'émergence de la route, tant en camions qu'en autocars. Ces chassis vont permettre a de nouveaux constructeurs de concurrencer ceux établis (Willème a été de ceux là). C'est comme ça que la route est devenue concurrentielle sans laisser le temps au train de s'adapter. Par la suite, les politiques n'ont plus considéré le rail comme moyen de transport souple et moderne.
C'est entre autre ce qui est à l'origine des conventions de mutualisation de 1921, de la fusion PO/Midi, puis de la SNCF