1913 - Accident de St Amans Soult (81)

Voici quelques cartes postales de la catastrophe de St Amans Soult.

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(extrait de "La Dépêche" du 9 Septembre 1913)

LE RECIT D'UN TEMOIN

Mazamet 8 septembre.On a procédé toute la journée aux travaux de déblaiement.mais la voie n'est pas encore libre et la circulation normale ne pourra être reprise que demain.
La catastrophe se produisit exactement à 9 h 20,elle fut connue à Mazamet quelques minutes plus tard. Un motocycliste qui venait de St Amans porta la nouvelle. Il avait assisté au choc et tout ému le décrivit ainsi :
"- Je filais à petite allure vers Mazamet. Je venais à peine de quitter St Amans lorsque j'aperçus,venant au devant de moi,sur la voie férrée,un convoi d'une douzaine de wagons. Le mécanicien conduisait sa machine à une allure normale. Soudain derrière moi,j'entend un coup de sifflet désespéré,et m'étant retourné j'aperçus avec terreur un second train qui,venant de St Amans et se dirigeant vers Mazamet,marchait à toute vitesse à la rencontre de l'autre.
Le mecanicien du train de vendangeurs serra bien les freins,j'en eus l'impression trés nette. En revanche,le train militaire,qui se composait d'une trentaine de wagons,continua de marcher,sans doute entraîné par le poids énorme.
J'étais descendu de ma machine. Comme un fou je me mis à crier en agitant les bras,ne me rendant pas compte de l'inutilité de mes appels. Un bruit sourd,comme une détonation de canon dans le lointain,un autre puis un autre encore. Le choc terrible venait de se produire. Hébété d'horreur,je vis les deux machines s'emboîter l'une dans l'autre,tandis que les wagons et fourgons qui suivaient,se cabraient,se chevauchaient,tombaient sur le talus ou dans la prairie.
Aprés,j'ai entendu des cris,j'ai vu des pantalons rouges sauter des wagons intact,tandis que du train de vendangeurs ,des hommes,des femmes,des enfants s'enfuyaient dans toutes les directions.
Je n'ai pas eu le courage de rester. J'ai sauter sur ma machine et je suis aller à toute vitesse à Mazamet."

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L'ARRESTATION DU CHEF DE GARE

Dés qu'il fut prévenu de l'accident,le parquet de Castres se transporta sur les lieux en automobile. Le juge d'instruction envoya chercher le chef de gare de St Amans,Mr François Lombard.
Tout d'abord,comme on ne le trouvait pas,on crut qu'il avait pris la fuite. Mais il n'en était rien. Absolument affolé,Mr Lombard s'était précipité et enfermé chez lui.
Le juge d'instruction procéda à un long interrogatoire. Mr Lombard qui était dans un état de prostration lamentable,dit pour sa défense que,s'il avait donné le départ au train de militaire,c'est qu'il était persuadé que la voie était libre.
D'un autre coté,l'on nous fourni l'explication suivante,que nous enregistrons avec les réserves qu'elle comporte :
"Mr Lombard avait été prévenu qu'un train de vendangeurs allait arriver de Mazamet. Deux télégrammes de cette gare lui faisaient savoir qu'il devait maintenir à St Amans le train militaire jusqu'à l'arrivée des vendangeurs.
"Mr Lombard se retira dans son bureau. Soudain,il entendit un convoi qui arrivait. C'était celui qui transportait le 3eme bataillon du 81eme. Le chef de gare crut que c'était là le convoi annoncé de Mazamet et,sans se rendre compte davantage,il fit partir les soldats.
Deux minutes aprés la collision se produisait.
Elle faisait quatre victimes.
Dans la soirée,le juge d'instruction de Castres fit procéder à l'arrestation de Mr Lombard.
Ce fonctionnaire,qui est âgé de 44 ans,était depuis plusieurs années chef de gare à St Amans".

(La Dépêche) 9 sept 1913

Merci pour ces spectaculaires documents !

Il serait intéressant de retrouver le lieu exact pour comparaison hier - aujourd'hui. Ca semble faisable avec l'avant-dernière photo.

SF

Bonjour . D après l article 4 victimes .Quand on voit l état du convoi c est presque un miracle

Documents collector! C'est vrai que le nombre de victimes est miraculeux! Merci Patrick