Pk 308,5 : Gare internationale de Canfranc (64) - Canfranc guerre 39/45

Un film sur la vie d’Albert Le Lay, ancien chef des douanes et résistant, est en lice

Festival du film à Saint-Sébastien : une œuvre sur le Juste de Canfranc est en compétition

Albert Le Lay était un Breton taiseux. Toujours courtois et imperturbable. Le genre à fuir la lumière. À dissuader d'un regard les éditeurs qui auraient tenté de mettre sous presse son passé héroïque.

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Ces années où le chef des douanes de la gare espagnole de Canfranc, à la frontière des Pyrénées aragonaises, put sauver des centaines de Juifs et faciliter le passage d'espions, comme de messages codés de la Résistance française.

Cette histoire, jusque-là ignorée du grand public, est narrée dans « El Rey de Canfranc » (« Le Roi de Canfranc »), un documentaire poignant, présenté ces jours-ci en avant-première au Festival international du film de Saint-Sébastien (1). Le long-métrage franco-espagnol sera en compétition dans la section Zabaltegi - 18 productions aussi décalées que surprenantes - face à des légendes comme le cinéaste américain Oliver Stone.

Garder le silence

Sur la Concha, les deux réalisateurs madrilènes, José Antonio Blanco et Manuel Priede, vivent « un rêve éveillé ». « À l'origine, nous étions juste un groupe d'amis, fascinés par la gare de Canfranc, ses dimensions colossales, son style Belle époque et son histoire », se souvient José Antonio Blanco.

En pleine Seconde Guerre mondiale, ce bâtiment des années 1930, situé en zone libre, devient un lieu stratégique pour les réseaux d'espionnage alliés. Laissé à l'abandon depuis 1970, il ressemble aujourd'hui à un Titanic en cale sèche au beau milieu du massif pyrénéen. « On tenait là une belle histoire, je pensais en faire quelque chose d'intimiste. Jusqu'à ce que le nom d'Albert Le Lay apparaisse. Nous avons commencé à enquêter et à localiser ses proches au début des années 2000. »

Après avoir recueilli le témoignage des enfants du résistant, José Antonio Blanco traverse les Pyrénées pour rencontrer la veuve du douanier qui séjourne alors en maison de retraite à Ascain. De peur de trahir son défunt mari, Lucienne Le Lay (aujourd'hui décédée) garde le silence.

« Surtout ne rien raconter, c'étaient les dernières volontés de son mari. Pour Lucienne, Albert Le Lay avait agi par humanité, pour sortir la France du nazisme. Mais certainement pas dans le but d'être couvert de lauriers. »

Londres, via Canfranc

Au début de la guerre, le chef des douanes est recruté par le colonel Rémy, Gilbert Renault, bras droit de Charles de Gaulle, qui organise la résistance sur le terrain. « Même dans le viseur de la Gestapo, la porte d'Albert Le Lay était constamment ouverte aux Juifs et aux pilotes alliés tombés en mission. Parfois, il coupait l'électricité dans la gare pour que des nuées de réfugiés puissent disparaître dans la nuit. » De sabotages en actes de bravoure, le fonctionnaire rebelle devient un élément clef de la communication entre la France et l'Angleterre. Il met au point un savant réseau de « facteurs » pour acheminer le courrier - essentiellement des cartes et des photos des positions allemandes - de Pau jusqu'à Madrid, via Canfranc et Saragosse.

Il enrôle notamment une adolescente du village, Lola Pardo. Fille de cheminot, et insoupçonnable car fiancée à un guarde civil. « Lola raconte que, parfois, elle jetait un œil aux lettres rédigées en anglais et que, même si elle n'y comprenait rien, elle distinguait souvent le même mot : « Normandie ». » Synonyme de liberté. Mais à cette époque, on l'ignore encore.

(1) France 3 devrait diffuser le documentaire en décembre.

Cette gare inaugurée en 1928 était, pendant la guerre, un lieu stratégique pour les réseaux d'espionnage.

je suis tombé sur ce sujet. intéressant à développer.

Bonjour à tous.
Sortie d'un nouveau livre sur Canfranc, l'or et les nazis:
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LN/JCP.

Très interessant mais il y a-t-il une version en français ? je n'ai rien trouvé en cherchant sur Google

Je pense qu'il n'y aura pas de traduction en français; peut-être une en allemand ...
LN/JCP.

Ca m'arrange pas .....

Il y a un livre en Français: "L'or du Canfranc" aux éditions Decitre:

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La recherche fait apparaitre un deuxième ouvrage.

Claude

Sais-tu quel est le plus pertinent par rapport au documentaire ?

Ne connaissant que le premier je ne peux te répondre.
Claude

Je vais chercher, merci

Bonsoir à tous.
Depuis le 24 octobre dernier, le pont qui franchit le Río Aragón et donne accès à la gare de Canfranc, porte le nom d'Albert Le Lay:
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Photos LN/JCP 19 décembre 2015.